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Photo du rédacteurBlandine Chabot

Un remède improbable




Récemment il m'est arrivé une chose incroyable. Aussi incroyable que si ton cousin te disait que pour se rafraîchir durant les canicules, il marche sur la pointe des pieds en mangeant des oeufs durs, et que ça fonctionne à coup sûr : même plus besoin de clim ni de piscine.


Aussi incroyable que si tu lisais dans un magazine que les cheveux poussent plus vite quand on porte des chaussettes en laine d'alpaga, à condition d'avoir une voiture électrique.


Et aussi incroyable que si une personne de confiance te révélait qu'en chantant du Britney Spears lorsque tu fais ton lit, tu rêveras de la prochaine combinaison gagnante du loto. Hit me baby one more time.


Moi, ma solution incroyable, improbable (et véridique), la voici : j'ai fait trois heures de vélo et ça m'a guérie d'un mal de dos hyper matinal que je trainais depuis deux ans. Hyper matinal car je sortais souvent de mon lit plus tôt que nécessaire, tout portant à croire que le couteau à steak qui venait se loger dans le bas de mon dos toutes les nuits perdait une grande partie de ses pouvoirs lorsque j'étais en position debout.


Blandine Chabot à vélo

Prenez le nombre de degrés qu'il faisait cette après-midi-là (65 degrés Celsius) et multipliez-le par le nombre de coups de pédales que mes pieds administrèrent à mon vélo (12 439), et vous obtiendrez le nombre de litres de sueur dont mon corps se débarrassa durant cette partie de campagne enthousiasmante. Je suis par contre incapable d'expliquer clairement et avec autant de certitude pourquoi mon mal de dos a disparu.


MAIS

IL

A

DISPARU.


Bien que la selle d'une bicyclette constitue à mes yeux un objet de torture, et que nous ne sommes pas sans savoir qu'il est parfois bénéfique de combattre le mal par le mal, je ne crois pas que ma guérison soit due à ce siège satanique. Il se trouve plutôt que sur un vélo, nous sommes positionnés et penchés d'une façon bien particulière, et cette inclinaison inhabituelle a très probablement favorisé cette amélioration EXCEPTIONNELLE de ma qualité de vie. Ou bien sont-ce les portions un peu plus cahoteuses du chemin qui ont replacé quelque chose ?



Selle de vélo
Bourreau des culs

Quoi qu'il en soit j'avais dépensé des centaines de dollars en séances chez le chiropraticien l'an dernier - une initiative qui avait rapidement porté ses fruits mais qui les avait rebouffés aussi très vite, tout comme mes précieux dollars - et c'est finalement une après-midi à bicyclette qui me rafistole. Tout le monde s'entendra pour dire qu'il s'agit de rien de moins que d'un truc de ouf.


Émerveillée par ce coup de théâtre de l'existence, j'ai vu là une fantastique leçon de vie à transposer dans toutes les sphères de notre quotidien.


Prenons un exemple tout bête que nombre d'êtres humains expérimentent depuis toujours : le célibat (non désiré). Tu ne parviens pas à dénicher l'homme de ta vie et tu perds ton temps sur les sites de rencontres depuis quatre ans ?


Explore des avenues inusitées.


Va faire du pédalo en solo. Inscris-toi à un cours pour apprendre à faire les sushis. Démarre un blog de lecture. Qui sait si le gars qui te correspond en tous points ne fera pas du pédalo avec son père cette journée-là ? Il te repérera de loin avec ta casquette des Yankees de New-York et se dira que tu n'es pas très originale, mais que tu es absolument rayonnante et forcément célibataire pour faire du pédalo toute seule.


Pour les cours de sushis, c'est surtout parce que moi j'adore ça, les sushis, mais j'en ai marre de voir disparaître mes dollars là-dedans. Ça coûte cher ces ptites bêtes-là. Alors apprends à les faire et invite-moi à manger régulièrement s'il te plaît. (Il se peut quand même que le prof ou un autre participant soit ton âme soeur, alors ça vaut doublement la peine.)


Quant à ton blog de lecture, je te laisse rêver à un message hyper romantique et intriguant que tu recevrais de la part d'un abonné qui est tombé amoureux de ta personnalité à travers ta plume et tes goûts littéraires, un gars avec une belle âme, qui change régulièrement de brosse à dents, qui aime les road trip, et qui kiffe Bernard Werber autant que toi.



Bernard Werber
Bernard Werber (photo : The artist academy)

Pour finir, je tiens à dire ceci : ce n'est qu'hier, à 39 ans, que je découvre la vérité : on dit Hit me baby one more time, et non It's me baby one more time. J'ignore si je suis une pauvre fille paumée ou si je suis parfaitement normale...?



Album de Britney Spears, par Jive Records

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